Déontologie et éthique
Certains critiquent les journalistes pour leur manque de rigueur, d’impartialité et de respect de la vie privée des gens. D’autres affirment que sans eux, la démocratie ne pourrait pas être préservée car ils ont pour rôle de servir l’intérêt public. Pour faire face à ça, le métier d’informer a cherché à établir une autorégulation qui serait responsable de la profession.
La déontologie rassemble les règles que les journalistes s’efforcent de respecter. Ce sont les droits et les devoirs des membres de l’activité journalistique. La déontologie est différente de la loi et de l’éthique. L’éthique relève des valeurs de la personne qui exerce l’activité.
Lorsque l’on prend une décision, il faut être capable de la justifier éthiquement. De plus, ceux qui pratiquent l’activité d’informer le public ont « une responsabilité envers la société à laquelle ils s’adressent[1] ».
Toute personne pratiquant une activité de type journalistique destinée à un public se doit de respecter la déontologie. Il n’y a donc ici aucune différence entre les journalistes « professionnels », les journalistes « de profession », les journalistes sans carte de presse, les journalistes citoyens… La déontologie est couverte par le Conseil de Déontologie Journalistique. « Les règles déontologiques concernent, notamment la collecte loyale des informations, le respect du secret des sources, le respect de la vie privée, la distinction entre l’information et communication/publicité…[2] » L’ensemble de ces règles est repris dans la Déclaration des devoirs et des droits du journaliste qui a été adoptée les 24 et 25 novembre 1971.
Cependant, la profession fait face à certaines contraintes liées à la dimension économique du journalisme : il faut être rentable. Mais le journaliste a également une responsabilité face à son public. Il faut donc jongler entre la nature économique de l’entreprise de presse et la liberté d’expression des opinions.
J : Pensez-vous être objective dans votre travail ?
M-N : Oui. On a vraiment ce souci d’être objectif dans ce qu’on dit. On essaye d’être neutres et de faire un travail pédagogique.
Vous considérez-vous autonome, indépendante ?
Oui, assez bien. On décide des sujets en équipe mais il y a une place qui est laissée à la créativité.
Avez-vous déjà rencontré des situations qui ne vous semblaient pas éthiques ?
Au Maroc, la corruption existe à tous les niveaux, y compris dans le monde des médias. Je sais que certains journalistes payent ou se font payer pour avoir ou publier des informations. Ce qui me gêne aussi, ce sont des conférences de presse où tout est offert aux journalistes : des grands hôtels avec des piscines… Je trouve ça démesuré.
Selon vous, qu’est-ce qui exerce le plus d’influence sur votre travail ?
Dans notre métier, on se doit d’être le plus neutre possible. Evidemment, on vient avec notre paquet de valeurs, d’expériences, etc. qui vont nous influencer. Pour rester neutre, il faut utiliser des techniques : par exemple, prendre deux points de vue opposés.