Ce qu'en pense Marie-Noëlle Rasson
J : Certains appellent les blogueurs les « journalistes en pyjama », d’autres affirment qu’ils remplacent parfois pratiquement les journalistes. Et vous, que pensez-vous des blogs ?
M-N : Je pense que ce sont deux journalismes complémentaires. On ne peut pas aller contre les tendances. Les réseaux sociaux, c’est moderne. Les réseaux sociaux permettent aussi d’accéder à une autre information, parfois taboue dans les médias traditionnels. On a là un boulevard de sujets qui permettent de créer une autre information. Mais pour moi, ça doit rester deux styles de journalisme différents. Si on perd la presse traditionnelle, on risque de n’avoir plus qu’une information instantanée, sans recul, sans analyse critique et dont la qualité pourrait diminuer. Cela pourrait être un danger pour la démocratie.
Pensez-vous participer à l’épanouissement de la démocratie ?
Je pense qu’il le faut, oui. Le journaliste, c’est le chien de garde de la démocratie. C’est le quatrième pouvoir. C’est celui qui doit absolument préserver le vivre ensemble et la démocratie.
Que pensez-vous du respect de la vie privée des sources ?
Je pense qu’il y a des dérives. Mais le lecteur doit savoir qu’il joue un rôle à ce niveau-là. Lorsqu’il lit ou achète un support qui contient des photos ou un contenu qui atteint à la vie privée d’autrui, il participe au manque de respect de la vie privée. Pourquoi y a-t-il autant de paparazzis qui épient les stars ou même les victimes de drames ? C’est parce que c’est vendeur ! Par ailleurs, au niveau de l'information judiciaire, cela me dérange, on respecte de moins en moins la présomption d’innocence.
Pour vous, dans votre activité journalistique, le fait d’être innovant est-il important ?
Oui, je pense que c’est très important. Un journaliste doit s’informer des dernières nouveautés, c’est une base d’information. Il doit être créatif, avoir cette réflexion, ces conversations et ces lectures qui lui permettent de rendre compte des choses nouvelles de la société. Il faut aussi être au courant, être moderne.
Comment mettez-vous en place un mode d’appréciation et de décision ?
Je pense qu’il est essentiel d’avoir suivi des cours de déontologie pour avoir un cadre de valeurs propres à la profession. Au-delà de notre propre éthique, l’équipe est essentielle. Il faut prendre les décisions en équipe, avec un rédacteur en chef qui peut nous guider. Un journaliste doit pouvoir se faire conseiller.